Pr. Charles Sultan (professeur endocrinologue)
Professeur à la Faculté de médecine de Montpellier - Chef du Service d'hormonologie au CHU de Montpellier - Responsable de l'Unité d'endocrinologie pédiatrique - Vice-doyen de la Faculté de médecine de Montpellier
Charles Sultan est l’un des meilleurs spécialistes des effets des pesticides et perturbateurs endocriniens sur le corps humain.
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Perturbateurs endocriniens : nouveaux acteurs dans l'inflammation
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Le concept de perturbateurs endocriniens environnementaux (PEE) s’est développé ces dernières années à partir d’un faisceau de données issues de l’observation de la faune sauvage, de l’épidémiologie, de recherches expérimentales et du modèle clinique du Distilbène (un xenoestrogène) prescrit chez la femme enceinte dans les années ‘60s et interdit depuis.
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Les PEE sont de produits chimiques capables d’altérer l’équilibre endocrinien du fœtus, de l’enfant et de l’adulte. L’analyse de leurs conséquences est à la base du concept de l’origine fœtale d’une pathologie de l’adulte.
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Il s’agit de pesticides, plastiques, retardateurs de flamme, métaux lourds, nanoparticules, … qui altèrent la synthèse, la sécrétion et l’action d’une ou plusieurs hormones (œstrogènes, androgènes, hormones thyroïdiennes, insuline, …).
Les PEE entrainent également des modifications métaboliques (obésité, diabète), de trouble du développement cérébral (QI). Ils impactent, de plus, la différentiation et la croissance cellulaire et de nombreux PEE sont carcinogènes.
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Il est apparu récemment que les PEE représentaient de nouveaux acteurs dans le développement de l’inflammation.
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À travers le récepteur des œstrogènes, celui de dioxines (AhR) et ceux de PPAR, les PEE sont capables de modifier la polarisation de lymphocyte T CD4+, leur nombre, la production d’IgA et IgG2 par les cellules B, et l’activité des macrophages.
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Les PEE sont donc susceptibles de moduler la réponse inflammatoire chez l’Homme et représente un champ d’investigation nouveau dans ce domaine.