Pr. Marie Christine Béné (professeur d'immunologie)
Professeure d'Immunologie à la Faculté de Médecine de Nancy (Univ. de Lorraine), Marie Christiné Béné est depuis 2012 Professeure d'Hématologie à la Faculté de Médecine de Nantes (Univ. de Nantes), chef du Service d'Hématologie Biologique. Ses travaux de recherche ont porté sur de nombreux aspects de l'immunité innée ou cognitive, en immunopathologie et onco-hématologie, domaines où l'environnement joue un rôle majeur.
Immunité muqueuse : le yin et le yang de l'inflammation
Avec près de 600 m² de surface, nos muqueuses offrent un contact avec l’environnement bien plus important que nos moins de 2 m² de peau. Pourtant, ces muqueuses cohabitent sereinement avec le monde extérieur dans l’immense majorité des cas. En moins d’un siècle, les découvertes se sont succédé pour comprendre ce système physiologique à part entière dominé par des réponses immunitaires innées et cognitives parfaitement régulées et efficaces mais comportant aussi des aspects métaboliques majeurs. Au sein des muqueuses, tout converge vers un statu quo anti-inflammatoire permettant notamment un dialogue symbiotique mutuellement bénéfique avec le microbiome.
Parfois, cependant, et en particulier sous l’influence de divers types de stress, cet équilibre est perturbé et le système s’emballe. C’est le cas dans les pathologies bruyantes que représentent par exemple la maladie de Crohn et les autres maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). De plus en plus, toutefois, cette interface gigantesque semble impliquée de façon plus sournoise ou plus discrète dans l’étiologie de diverses pathologies, dont les maladies dégénératives accélérant le vieillissement.
Une meilleure connaissance de cet environnement versatile pourra sans aucun doute favoriser dans le futur le contrôle des mécanismes du yin/yang de l‘inflammation muqueuse.